La principale raison pour laquelle nous n'acceptons pas notre corps est la pression sociale qui nous pousse à être ce que les autres aimeraient voir. Tout au long de ce cheminement, nous apprenons à nous rabaisser et même à nous maltraiter, car nous ne reflétons pas les canons du regard des autres.
Dernière mise à jour: 10 avril 2020
L'un des effets de l'adoration d'un modèle de beauté spécifique est que nous finissons par douter de nous-mêmes et ne pas accepter notre corps. En épousant l'idée dangereuse de devoir être physiquement parfait pour être apprécié ou prouver sa valeur, il est facile d'éprouver l'une des souffrances les plus inutiles de la vie : ne pas s'accepter.
Il y a certainement aujourd'hui beaucoup de gens dans le monde qui valorisent les autres sur la base de leur apparence physique. Et il est également vrai qu'une personne belle a un avantage dans la vie : d'avoir plus de chances de conquête à recevoir plus d'offres d'emploi. Il ne pouvait en être autrement dans un monde qui veut hypertrophier nos yeux.
Chacun de nous doit choisir entre deux possibilités : adhérer passivement à cette logique ou se fixer des limites. Quant à l'aspect physique, nous avons tous quelques ou plusieurs défauts. Le problème se pose quand on commence à mesurer l'importance de ces défauts aux yeux de la société. Habituellement, c'est quand nous n'acceptons pas notre corps.
La beauté est ce qui peut être compris sans avoir besoin de réfléchir.
-André Maurois-
Pourquoi devrions-nous être parfaits ?
En fait, la question doit être reformulée. Ce ne devrait pas être « pourquoi devrions-nous être parfaits », mais « pourquoi devrions-nous nous conformer parfaitement au modèle de beauté imposé par la société ? Évidemment, reproduire ces canons a ses avantages, mais en essayant de les atteindre, nous risquons de nous faire beaucoup de mal.
Généralement nous n'acceptons pas notre corps, précisément parce que nous l'évaluons du point de vue du modèle de perfection qui nous a été imposé. La société d'aujourd'hui s'appuie fortement sur le visuel et nous sommes constamment bombardés d'images de personnes qui incarnent cet idéal de beauté. Suite à cela, il n'est pas rare de se regarder dans le miroir et d'être ensuite déçu.
Il est extrêmement difficile de résister à un modèle physique qui nous a été inculqué, probablement depuis le début, de façon continue. On finit par penser qu'il est "normal" d'être physiquement parfait et que ne pas le refléter signifie être anormal. La réalité nous montre tout le contraire : il y a moins de cover people que de personnes physiquement « imparfaites ».
Acceptons-nous ou n'acceptons-nous pas notre corps ?
Lorsque nous n'acceptons pas notre corps, nous développons une manie de nous critiquer, surtout lorsque nous nous regardons dans le miroir. Nous avons l'habitude de découvrir des défauts en nous-mêmes et de les évaluer de manière critique. J'ai un visage rond, des oreilles décollées, des jambes trop fines, un arrière très large. Ou est-ce le nez... Combien coûtera une rhinoplastie ? Cet exercice d'autoflagellation nous frustre.
Nous pouvons aussi choisir d'accepter que nous avons des défauts (comme tout le monde) et essayer de les cacher. On porte des talons hauts pour se voir plus élancée ou on s'achète une ceinture pour cacher la dizaine de douceurs qu'on mange chaque semaine. Et quand nous nous regardons dans le miroir, nous omettons l'examen de ces "petits défauts" que nous ne pouvons pas nous cacher.
Très souvent, nous n'acceptons pas notre corps précisément parce que nous sommes incapables de regarder au-delà de cette image que le miroir nous renvoie. Il faut savoir que plus on essaie d'ignorer ou de cacher un défaut physique, plus il prendra de l'importance dans notre esprit. S'accepter, c'est aussi reconnaître sa beauté et ses défauts. Rien de plus simple, non ?
Pourquoi ne nous acceptons-nous pas physiquement ?
Il n'est pas facile de donner une réponse universelle à cette question, mais nous pourrions dire que nous n'acceptons pas notre corps parce que nous avons développé un regard malveillant envers nous. Au lieu de nous voir de nos propres yeux, nous le faisons comme si nous étions juges dans un concours. De nombreux pouvoirs sont intéressés à nous le faire voir, et peut-être n'en sommes-nous pas conscients.
L'industrie de la beauté préemballée gagne des millions et des millions de dollars grâce à la lutte que nous menons en privé, devant le miroir. Mais aussi merci à toutes celles qui nous regardent avec les yeux d'une juge dans un concours de beauté et qui décident de minimiser ce qu'elles voient. Les mêmes qui nous jugent ont à leur tour un rapport conflictuel avec le miroir, et pour alléger le poids de l'autocritique ils nous critiquent.
Le pire, c'est que parfois nous devenons méchants avec nous-mêmes et nous nous tournons vers des phrases comme "tu es gros comme une vache" ou que "tu ressembles à un monstre" et ainsi de suite. Nous nous traitons vraiment mal quand nous n'acceptons pas notre corps. Quand nous rejetons nos imperfections telles qu'elles sont : humaines, dignes de notre respect, car elles nous appartiennent. Et qu'importe si nous ne ressemblons pas à ce que les autres veulent voir !
