Les monstres n'existent pas : est-ce vrai ?

Les monstres n'existent pas : est-ce vrai ?

Les monstres n'existent pas : est-ce vrai ?

Rédigé et vérifié par le psychologue GetPersonalGrowth.

Dernière mise à jour: Novembre 15, 2021

Enfants, ils nous ont convaincus que les monstres n'existaient que dans les contes de fées. Personne ne nous a jamais dit qu'ils ressemblaient à des gens normaux et qu'ils se promenaient en plein jour. Comme le partenaire qui fascine d'abord, puis maltraite et anéantit l'estime de soi ; comme des parents qui nient l'amour à leurs enfants ; comme le terroriste qui prend des vies innocentes ; comme le politicien capable de déclencher une guerre.



Nous savons tous que les mots sont importants, ce qui crée des étiquettes et des attributions qui ne sont pas toujours tout à fait vraies. Le terme « monstre », par exemple, a à l'origine une connotation fictive et littéraire qui ne nous empêche absolument pas de l'utiliser de manière cohérente pour décrire tous ces actes qui à nos yeux n'ont aucune logique et représentent le mal.

"Quiconque combat des monstres doit faire attention à ne pas devenir lui-même un monstre."

-Nietzsche-

Notez cependant que il n'y a pas de base scientifique dans ce concept, il n'y a pas de textes juridiques avec un chapitre sur "Comment interroger une personne maléfique ou un monstre"ni manuels de diagnostic qui nous proposent un protocole pour les identifier. Cependant, avouons-le, il nous est presque impossible de ne pas utiliser ce mot pour décrire toute la gamme des comportements qui piétinent notre conception de "l'humanité".

Les experts en psychologie criminelle disent que que le terme "monstre" en référence à une personne a été utilisé pour la première fois dans les milieux policiers en 1790 à Londres. Les autorités recherchaient un tueur hors du commun, pervers et inconcevable qui avait semé la panique dans certains quartiers de Londres pendant près de deux ans. C'était Jack l'Éventreur.



Des monstres en chair et en os : des gens dépourvus d'humanité

Le mot « monstre » garde encore ses implications originelles, celles où le surnaturel se conjugue avec le mal pour nous nuire, nous porter malheur. Comme ça, chaque fois que nous définissons une personne avec ce terme, nous la privons en fait de tous les attributs humains, de toute essence "naturelle".

Si nous avons dit au début que ce terme est une simple étiquette, dépourvue de tout support scientifique, il faut aussi ajouter que les experts l'ont utilisé à plusieurs reprises pour dresser des profils criminels. Un exemple clair est ce qui s'est passé dans les années 70 aux États-Unis avec Ted Bundy.

Dans l'univers de la criminologie, Bundy était le tueur en série le plus impitoyable de l'histoire. Lors des interrogatoires, il a précisé qu'il avait probablement tué une centaine de femmes. Un chiffre auquel les autorités ont accordé du crédit compte tenu de la cruauté du personnage, bien qu'il n'ait retrouvé que les corps de 36 femmes.

Bundy semblait être un homme brillant et admirable. Diplômé en droit et en psychologie, aspirant politicien et présence constante dans les activités de la communauté, semblait le pur reflet d'un gagnant, d'une personne qui avait un avenir prospère devant lui.

Cependant, après la disparition de dizaines et de dizaines d'étudiants universitaires, on a découvert que son nom était à l'origine de ces disparitions et de bien d'autres actes difficiles à imaginer. Des meurtres brutaux qui ont laissé les autorités sans voix. Il a été qualifié de "monstre" non seulement pour les atrocités qu'il a commises, mais aussi pour la complexité de ses résultats aux divers tests psychologiques auxquels il a été soumis.


La conclusion était que Bundy n'était ni un psychotique ni un toxicomane, encore moins un alcoolique. Il n'avait subi aucune lésion cérébrale et ne souffrait d'aucune maladie psychiatrique. Ted Bundy aimait tout simplement faire du mal.


Il y a un autre endroit où les monstres vivent : dans nos esprits

Nous savons que notre monde, notre réalité la plus proche ressemble parfois à ces tableaux inquiétants de Brueghel l'Ancien, où le mal se cache dans la foule quotidienne, dans la voix des masses dans une ville, connue ou inconnue, dans une route quelconque. Toutefois, les monstres qui peuvent nous nuire ne vivent pas seulement autour de nous. En fait, l'endroit où ils prennent le plus de place est notre esprit.

Parfois, la peur, les émotions et les pensées peuvent nous saisir au point de nous enfermer dans un endroit sombre où nous finissons par nous perdre, étouffer et emprisonner par nos démons. Certains écrivains ont réussi à représenter parfaitement ce voyage dans lequel vous entrez en contact avec vos monstres pour apprendre à les connaître et les faire vôtres, pour resurgir à la surface libérés de leurs chaînes.

Dante l'a fait avec Virgile dans la Divine Comédie, Lewis Carroll l'a fait avec Alice au pays des merveilles et Maurice Sendak l'a fait avec Max dans Au pays des créatures sauvages. Ce dernier livre est un petit délice de la littérature jeunesse. L'histoire qu'il raconte nous invite à de nombreuses réflexions, quel que soit notre âge, quelle que soit notre origine. Parce qu'il peut arriver à tout le monde d'être victime de ces griffes intérieures, avec lesquelles les monstres eux-mêmes nous entraînent dans un endroit qui nous est étranger.


"Quand Max a enfilé son costume de loup, il avait une grande envie de faire des farces, et finalement sa mère l'a appelé" MONSTER ! « Et Max a répondu : « MAINTENANT JE TE MANGE ! ».

- "Au pays des bêtes sauvages", Maurice Sendak-

Ce petit ouvrage nous permet de faire un voyage main dans la main avec un enfant. Cette aventure nous rappelle que il faut parfois visiter ce royaume sauvage et chimérique, habité par nos créatures les plus bizarres et surréalistes. En prenant bien soin cependant de rester ancré à lui, de lui faire face et de le surmonter. Bien sûr pas sans crier, jouer sans règles, s'énerver, rire, pleurer...


Nous laisserons nos empreintes au pays des monstres et de nos couronnes oxydées puis ressusciterons, nous sentirons libres après avoir traversé l'obscurité, purifiés et surtout satisfaits de revenir à nos vies réelles avec une nouvelle force. Car oui, les monstres dont on nous parlait quand on était enfants existent bel et bien.

Cependant, s'il ne nous est pas possible de contrôler les personnes déguisées qui peuplent notre vie extérieure, nous devons cependant être capables d'effrayer toutes celles qui apparaissent de temps à autre dans notre esprit.

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