Les hommes sont aussi émotifs que les femmes

Les hommes sont aussi émotifs que les femmes

Il est temps de démystifier un autre stéréotype de genre : les hommes peuvent être tout aussi émotifs que les femmes. Le problème, c'est la société qui les pénalise s'ils expriment leurs sentiments et se montrent vulnérables.

Les hommes sont aussi émotifs que les femmes

Dernière mise à jour: 08 juillet 2022

Sensible, empathique, vulnérable et même sentimental. Les hommes sont aussi émotifs que les femmes, même si pendant longtemps ils ont été décrits comme forts et émotionnellement impénétrables.



Les émotions et leur expressivité étaient, jusqu'à récemment, un symbole sans équivoque de faiblesse, voire d'"hystérie".

Les stéréotypes de genre ont toujours été une cause de discrimination, ouvrant la voie à certaines idées qu'il sera plus tard difficile de réfuter. Pendant des siècles, on a cru que la masculinité était synonyme de force, de retenue, de détermination et de courage.

Les femmes, en revanche, sont associées à cette fragilité dérivée d'une émotivité profonde. Facteur qui invalide et révèle l'instabilité.

Heureusement, la science est de notre côté et nous apporte la preuve de l'obsolescence et de l'erreur de ces approches. Une étude publiée dans la revue Nature nous apporte des données intéressantes et révélatrices sur le sujet.

Les hommes peuvent également souffrir beaucoup plus que les femmes après la fin d'une relation. 

Nous devons normaliser l'idée que les hommes peuvent exprimer ouvertement leurs émotions sans en paraître faibles.

Au-delà des hormones : les hommes sont aussi émotifs que les femmes

Cette idée a été abordée dans une étude menée à l'Université du Michigan et à l'Université Purdue aux États-Unis. Les chercheurs ont suivi et analysé les émotions de 142 hommes et 142 femmes pendant 75 jours. Des questionnaires en ligne ont été administrés pour surveiller, en privé, comment ils se sentaient tout au long de la journée.



Ce suivi quotidien dans lequel chacun notait son humeur facilitait l'obtention de données sur la stabilité émotionnelle et sur les fluctuations des deux sexes.

Hormones et émotions chez les femmes

Les femmes qui ont participé à l'expérience ont été divisées en deux groupes : celles qui prenaient des contraceptifs oraux et celles qui n'en prenaient pas. Les chercheurs ont pu observer que les hormones n'affectent pas de manière significative les sautes d'humeur.

Ni le syndrome prémenstruel ni les menstruations n'entraînent une plus grande variabilité émotionnelle. En moyenne, l'émotivité est sous contrôle. Ce fait est plus important qu'il n'y paraît à première vue.

Un exemple : tout au long du XXe siècle, les femmes ont été exclues de nombreuses recherches sur l'idée que leurs fluctuations hormonales rendraient les données peu fiables.

Les hommes, en revanche, étaient préférés car ils étaient considérés comme plus sûrs et biologiquement fiables. Maintenant, cela peut changer. Aujourd'hui, nous savons que ce n'est pas le cas.

Les hommes sont aussi émotifs que les femmes (parfois même plus)

À ce jour, aucune base biologique n'a été identifiée pour soutenir le mythe selon lequel les femmes sont plus sensibles et émotives que les hommes.

Selon l'étude susmentionnée, menée par le Dr Adriene Beltz, les hommes sont aussi émotifs que les femmes. Il n'y a donc pas de différences significatives entre les deux sexes.

De même, des recherches menées à l'Université de Lancaster indiquent qu'en moyenne, les hommes gèrent moins bien les dépressions émotionnelles et ils expriment des sentiments encore plus grands de détresse et de tristesse.


Cette émotivité profonde se traduit souvent par une moins bonne gestion des états émotionnels et un risque plus élevé de souffrir d'anxiété, de dépression, etc.

En général, on apprend aux hommes à réprimer leurs sentiments, ce qui se traduit par de moins bonnes ressources pour réguler les émotions négatives.


Sociétés patriarcales et répression émotionnelle chez les hommes

Les garçons ne pleurent pas. Ce message est un écho mental pour beaucoup d'hommes. Surtout pour les générations antérieures à la génération Y. Les larmes et les émotions appartiennent au sexe faible, c'est-à-dire aux femmes, qui sont autorisées à exprimer ce qu'elles ressentent, parfois étiquetées faibles ou même hystériques pour cela.


Les préjugés sexistes, si ancrés dans la société patriarcale, ont traditionnellement opposé leur veto au sexe masculin de plusieurs façons. L'une d'elles, la plus classique, réside dans l'impossibilité d'exprimer ce qu'ils ressentent. Pleurer, être vulnérable ou sensible nécessitent un confinement adéquat et nécessaire.

Une société visant à réprimer les émotions aboutit dans de nombreux cas à l'analphabétisme émotionnel. Il est évident que les hommes ressentent aussi la tristesse, le bonheur, le chagrin, l'espoir et la joie de la même manière que les femmes.

Toutefois, ils sont obligés de se retenir, de cacher leur douleur, de contenir ce qu'ils ressentent. Au final, laisser à l'intérieur ce qui doit s'exprimer à l'extérieur.

Les émotions fluctuent d'un jour à l'autre. Cela représente une caractéristique importante de l'être humain, homme ou femme.

Normaliser l'expression des émotions au-delà du genre

Ni la stabilité émotionnelle n'est une caractéristique des hommes, ni les sautes d'humeur du sexe féminin. Nous sommes tous des êtres émotionnels avec leurs hauts et leurs bas occasionnels.


Nous sommes des personnes qui traitons la réalité à travers le filtre émotionnel et qui réagissons aux stimuli par ce canal. Certains meilleurs et d'autres pires.

Aucun sexe n'est plus émotionnel que l'autre. Le problème réside dans la répression, l'éducation dysfonctionnelle et les stéréotypes de genre qui continuent de nous façonner. Il est temps de démanteler bon nombre de ces idées dépassées pour mieux comprendre le sujet. Parce que celui qui est habile dans l'art des émotions est habile dans le voyage de la vie.

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